Convalescence interminable (Gabbie-chaaaan)

Il en avait marre. En fait, ce n'était même plus de marrittude là, Naruto commençait sérieusement à tourner en rond dans sa chambre d'hôpital. Le cours de combat avait eut lieux une semaine avant son admission ici et il n'était toujours pas permis de sortir, la haine. Le blond, maintenant mort sur son lit trop blanc, observant le plafond trop blanc, dans sa chambre trop blanche... Soupira bruyamment en s'agitant dans ce matelas peu confortable.

─ J'en ai marre, je veux sortir ttebayo !

Il hurlait de nouveau, posant un regard sombre sur l'infirmière qui ne sembla pas du tout impressionné, d'ailleurs c'était une femme d'âge assez mûre qu'il connaissait beaucoup parce qu'elle vivait près de chez le blond. Elle le jugea du regard en soupirant après un moment.

" Tu ne récoltes que ce que tu mérites, Naruto-kun. "
─ Mais ! Pourquoi tu dis ça, je voulais juste faire un cours de combat et sauver mon amie !
" Tu crois que mettre ta vie en danger, c'est sauver tes ami(e)s, Naruto ? "
─ ... Bah, oui ?... Hésita le jeune homme en voyant la main s'élever dans les airs, elle allait le frapper ? MAIS NON ! Je sais pas, je voulais juste pas voir Gabbie-chan aussi mal !
" Sérieux. Les jeunes de nos jours. L'amour ne vous fait pas ! " Déclara la femme en se redressant avec le vieux bandage qui était autour du bras droit de Naruto et quitta la chambre en abandonnant le blond....

─ L'amour.... Ne?

Il ne savait pas pourquoi, mais il rougissait en ce moment. L'amour ? Pourquoi elle parlait d'amour ? Il n'y avait pas d'amour, non non ! C'était une forte amitié... avec un coeur qui débat rapidement. Avec Gabbie-chan qui lui souriait et ...

─ Raaaaah mais non !!

Il se redressa rapidement et alla dans la salle de bain qui était adjaçante à la chambre, laissant la porte ouverte et fit son petit pipi. Il n'avait pas calculé que la porte d'entré donnait vue sur la salle de bain et qu'en ce moment quiconque entrerait, lui verrait les fesses....

Elle en avait bien bavé elle aussi, en un sens, quand elle s'était réveillée dans les bras de Kyran, juste à la fin du cours, et que celui-ci lui avait expliqué qu'elle s'était évanouie. Après ça, Viveka l'avait obligée à rater deux journées de cours pour reprendre des forces, et Gabbie avait fini par accepter à contre-coeur (bien qu'elle ait passé la seconde journée dans son lit à lire tout un tas de bouquins pour rattraper la classe de biologie qu'elle venait de rater). Enfin, ça, elle n'allait pas le rapporter à Viveka !

Kyran n'avait pas hésité à lui raconter ce qui s'était passé après le cours concernant Naruto : ses bêtises l'avaient obligé à être envoyé à l'hôpital général afin qu'il ait droit à des soins appropriés. Gabbie savait très bien que le dieu de la sagesse n'aurait pas dans l'idée d'envoyer un élève si loin de l'académie sans raison. Sachant cela la jeune femme avait boudé toute la semaine et même si le 3/4 de leurs potes s'étaient rendus sur place l'élève n'en avait fait qu'à sa tête.

Ce matin-là elle devait tout de même passer à l'hôpital parce que son frère Aiden avait oublié son repas à la maison. Gabbie ne pouvait s'empêcher de le soupçonner d'avoir fait exprès pour qu'elle doive se rendre à l'hôpital. Oui, il fallait que, comble de malchance, Aiden soit le médecin de Naruto. La rose entra donc dans le bureau de son frère sans frapper et déposa son plateau-repas sur une table près d'un fauteuil inconfortable. « Tu es incorrigible ! Tu l'as laissé juste à côté de la porte avec tes clés. » soupira-t-elle alors qu'Aiden était près de la fenêtre, debout, le nez plongé dans un dossier médical. Au bout d'un temps il leva la tête et observa sa soeur en silence. « Pardon ? Je t'écoutais pas ... » Et il osait dire cela avec un gentil sourire innocent ! Gabbie lui lança un cahier de note qu'il esquiva avec les yeux tout ronds de surprise. Aiden avait tendance à être facilement terrifié par sa soeur étant donné sa personnalité flamboyante. « Désolé, Gabbie. Tu me connais ! ... Tiens, vu que tu es là, j'ai des nouvelles de Naruto. » Gabbie lui jeta un coup d'oeil méfiant et croisa les bras contre sa poitrine en faisant un peu sa pimbèche. « Pourquoi voudrais-je des nouvelles de Naruto ? » Aiden l'examina quelques secondes et replongea son regard dans son dossier : « L'un de ses bras est pratiquement hors d'usage. Les articulations sont saines, le flux de son essence se rend bien aux doigts, mais les brûlures ne pourront pas être guéries. La peau ne se régénère pas correctement alors nous pensons lui laisser un bandage permanent... Je crois que ... Gab..bie ? » Aiden était maintenant tout seul dans son bureau et seule une feuille qui avait glissé d'une table et tombait doucement vers le sol prouvait que la belle s'en était allée.

La jeune Cheung était partagée entre l'envie de meurtre et l'inquiétude : était-il au courant de tout ça ? Est-ce qu'il était en train de déprimer roulé en boule dans son lit ? Était-il en colère contre elle alors qu'elle n'était pas venue le voir ? Gabriel se faisait tout un tas de scénarios alors qu'elle empruntait le bon corridor. Elle se souvenait très bien du numéro de la chambre : sans doute parce qu'elle avait bonne mémoire même si Aiden n'avait prononcé ce nombre qu'une seule fois. 227.

« Na... » avait-elle débuté en poussant délicatement la porte de la chambre. Elle s'attendait à trouver le blond couché dans son lit, mais au lieu de ça cet imbécile était en train de faire ses besoins, dos à tous, ses fesses bien en évidence sous ce linge d'hôpital d'un bleu pâle. Gabbie se cacha d'abord l'un des yeux avec sa main (partagée entre le facepalm et l'envie de tourner les talons). Au bout du compte, elle accéléra le pas, s'arrêtant dans le cadre de la porte de la petite salle d'eau. « Na...ru...to.... » découpa-t-elle d'un grondement digne d'un tigre prêt à dévorer sa proie. Elle serrait le poing de toutes ses forces et semblait dégager des volutes verdâtres signe que sa colère était plutôt dangereuse. « VEUX-TU BIEN FERMER LA PORTE QUAND TU DÉCIDES D'ALLER FAIRE PIPI ESPÈCE DE... DE... PERVERS ?! » Sur ce, elle claqua la porte, l'enfermant là, et décida d'aller s'asseoir sur le lit du patient en bouillonnant de l'intérieur.

Et elle qui croyait qu'il était en train de broyer du noir quelque part. Bah non. Elle avait oublié : c'était NARUTO. L'ABRUTI. LE CRÉTIN. LE BOULET. Le ...
Elle serra le pendentif qu'elle avait au cou et baissa la tête en balançant légèrement les jambes dans le vide. Le lit était plutôt haut.

Il sifflait de plaisir, en même temps quoi faire d'autre lorsqu'on fait un gros pipi interminable ? Depuis se matin qu'il avait envie, mais à chaque fois quelqu'un le dérangeait et maintenant qu'il avait la paix de l'infirmière Joëlle, il en profitait. Les deux mains plein, le jeune homme frissonna un moment, d'abord parce que ça faisait du bien et ensuite parce qu'il sentit un certain courant d'air. Il n'entendit pas le premier "Na" dans la porte d'entré, donc pour lui ce n'était qu'une douce brise qui le surprenait comme ça - la fenêtre de la chambre étant ouverte, c'était possible.

Cependant, il entendit très bien les syllables de son prénom prononcé avec beaucoup de colère. Il tourna lentement la tête vers la source de cette voix. Naruto n'avait pas vraiment besoin de se retourner, il savait à qui appartenait la voix, mais c'était comme ... surréaliste ?

─ Ga...Gabbie-chan ?.....

Elle lui hurla soudainement dessus sans attendre quoi que ce soit. De toute façon, que voulait-il qu'elle attende ? Les yeux grands ouvert, le jeune homme termina sa besogne en sursautant lorsque la porte se claqua de la sorte.

─ Ha..ha...ha....Gabbie-chan est en colère.... Lâcha-t-il pour lui-même alors qu'il rangea le tout en tendant la main pour mettre un boxer qui trainait là et l'enfila. Il se lava les mains par la suite en sortant finalement de la petite salle de bain, marchant d'un pas incertain vers le lit en penchant la tête vers Gabbie, l'observant un moment.

─ Je suis désolé... Je ne pensais pas que j'aurais de la visite, les infirmières sont tous venues faire leur tour se matin et normalement après je suis tranquille ! Il eut un rire de malaise en ayant la main derrière la tête. C'était d'ailleurs cette main recouvert de bandage.

Un silence plana de nouveau dans la pièce alors que le jeune homme s'installa sur le matelas, près de son amie. Elle semblait perdue dans ses pensées et bon, Naruto n'aimait pas trop cela.

─ Je suis content de voir que tu vas bien, Gabbie-chan ! Encore une fois, il lui offrit ce sourire sincère et heureux. Oui, il était vraiment heureux que Gabbie soit pas si mal en point et qu'elle puisse poursuivre ses cours. Je...pensais pas que tu viendrais me rendre visite ! Kyran m'a dit que t'en avais pas envie alors ... Mais je suis content de te voir ttebayo !

Gabbie n'avait même pas envie de lui faire la morale, au final, parce que la situation ne s'y prêtait pas autant qu'on aurait pu le croire. Elle se souvenait très bien de ce qui s'était passé lors de ce cours et de la raison pour laquelle il avait sacrifié ses bras : il l'avait fait pour elle, parce que l'adversaire avait fini par l'avoir, et aussi parce qu'il était trop gentil et bien trop vertueux pour laisser quelqu'un derrière. Alors quand il vint s'asseoir près d'elle et lui fit savoir qu'il était content de savoir qu'elle allait bien après avoir fourni des explications sur la scène de tout à l'heure, la rose ne trouva rien de mieux à faire que de poser un regard rougit sur lui.

Elle se mordit l'intérieur des lèvres en espérant mettre un terme aux larmes qui s'accumulaient pourtant dans ses yeux. Mais quand il conclut en lui disant qu'il ne s'attendait pas à la voir venir ici en raison de son manque d'envie de le faire, Gabbie réalisa à quel point elle avait été égoïste. Alors qu'il était dans cet état elle avait préféré lui faire la gueule que de tenter de faire de son mieux pour l'encourager et pour le soigner elle-même. La jeune étudiante, tôt ou tard, devrait bien réaliser qu'elle avait toujours tendance à le malmener pour rien. Gabbie finit par repousser les larmes sur ses joues de la main et détourna le regard.

« C'est ma faute ... Ton bras est en charpie. Si je n'avais pas été bernée par le colosse tout ça ne serait pas arrivé. » lui dit-elle en modulant sa voix pour ne pas paraître trop secouée. Elle serra les poings contre ses cuisses et se rendit vite compte qu'elle ne pouvait pas tolérer de garder le silence plus longtemps : « Je suis désolée, Naruto. Je suis vraiment désolée pour tout. » Cette fois elle le regardait, ses yeux verts brillants parce qu'ils reflétaient la lumière naturelle de la pièce, et sans trop lui laisser le temps de parler elle se leva et se dirigea vers la fenêtre ouverte en gardant le silence cette fois.

'C'est ma faute?'
Le coeur de Naruto se serra brusquement lorsque Gabbie fit savoir qu'elle se sentait coupable. Il baissa les yeux vers son bras recouvert de bandage et serra les doigts des deux mains. Ce n'était en rien sa faute, elle n'avait pas à s'en vouloir de la sorte et c'était surement ce qui mettait Naruto en colère. Il fronça les sourcils en ne quittant pas son bras des yeux. Les excuses qu'elle prononçait lui donnait envie de mordre, là-tout de suite.

─ Gabbie-chan. Dit-il avec un ton de voix sérieux. Un ton de voix plus mature qu'à la normal, mais il le fallait bien. Ce n'est pas de ta faute. Ce colosse aurait facilement pu prendre Kyran en otage ou moi-même. Ce n'est pas parce que tu es faible, ni parce que tu t'es fais avoir. Il avait déjà choisi de prendre la plus utile et celle qui viendrait nous déstabilisés.

Il le savait. Il savait que c'était pour cela que l'ennemis avait pris Gabbie. C'était d'une évidence. Elle était celle qui soignait les autres, elle était le coeur du groupe et elle était douée pour le stratège. Alors c'était simplement une suite logique. Un sourire apparut de nouveau sur le visage de Naruto alors qu'il déserrait les doigts en tournant la tête vers elle.

─ Tu aurais fait la même chose pour Kyran ou pour moi-même. Et Kyran aurait sacrifier aussi ses bras pour moi et pour toi. Nous sommes une équipe et dans une équipe, on ne peux pas laisser personne derrière, ce qui revient à faire des sacrifices important, mais pas inutile. C'est qu'un bras !

Il le leva et l'agita. Il bougea les doigts en ouvrant et fermant ceux-ci alors que son sourire était toujours présent.

─ Je peux encore m'en servir et je peux encore combattre ! Je peux te protéger et je peux défendre la ville sans problème. Alors honnêtement, je ne t'en veux pas et je ne veux pas que tu t'en veule aussi, parce que c'était ma décision. C'était mon choix, personne ne m'a forcer à le faire !

Dans un haussement d'épaule, il détourna le regard en observant le sol un moment dans le silence. Il pouvait sentir son coeur qui battait à grand coup dans sa poitrine.

─ J'aime mieux ça, que de te revoir déprimée et perdue comme tu l'étais dans les bras de ce colosse. J'aime mieux avoir un bras en charpie, que de te savoir mal, ttebayo !

Elle s'était relever et il parlait de son lit, mais après un moment il se redressa en s'approchant d'elle, gardant une certaine distance. Est-ce que c'était le bon moment ? Est-ce que c'était là qu'il devait déclarer ce qu'il gardait secret depuis tout ce temps ? Bien que tout à l'heure il refusait de le croire lorsque l'infirmière en parla, maintenant il le savait...

─ Gabbie-chan ... Il se tut puis soupira, retrouvant son sourire rapidement. Je vais sortir d'ici et quand ce sera fait, on partira en mission ensemble, tu veux bien ?

Il semblait faire tout de même très beau dehors avec le soleil qui caressait les gens de sa lumière chaleureuse. Gabbie, pourtant, n'avait pas vraiment la tête à sourire en raison de la situation. Elle tourna la tête vers Naruto lorsque celui-ci arbora un ton de voix plus sérieux et lui fit remarquer que ce n'était pas de sa faute si les choses avaient mal tournées. Kyran aurait-il fait la même chose pour chacun d'entre-eux ? La jeune étudiante était fort consciente qu'il n'y avait aucun doute que chacun d'entre-eux aurait fait de son mieux pour protéger les autres. Ils avaient tous les trois la même envie de devenir lame et de protéger des gens. Gabbie détourna le regard comme si elle refusait encore totalement d'accepter qu'elle n'était pas celle qui avait tout gâché en fin de compte.

Naruto bougea son bras afin de la rassurer : il semblait tenir à ce qu'elle cesse de s'en faire pour ce qui était arrivé et Gabbie trouvait cela plutôt sympa au fond. Malgré tout ce qui lui arrivait cet abruti gardait toujours le sourire. Elle se souvenait très bien de l'époque où ils n'étaient encore que des enfants : ce sourire avait un effet incroyable sur elle à cette époque. Pourquoi les choses avaient-elles changées ? Gabbie se mordit la lèvre quand les souvenirs remontèrent à la surface. Puis, considérant que c'en était assez, elle reprit contenance, serrant les poings.

« Je comprends. Mais ... la prochaine fois ... fait preuve d'un peu de prudence si tu ne veux pas te retrouver dans le même état que Mitsu. Okay ? » lâcha-t-elle avec un petit regard mécontent à l'égard de son comparse. Après tout, Gabbie avait trouvé très dur de voir son amie dans cet état, et elle ne souhaitait cela à personne. Comme le jeune homme semblait avoir quelque chose à lui confier alors elle le regarda d'un air curieux. Puis, il déclara qu'une fois qu'il quitterait l'hôpital, ils partiraient en mission.

« ... En mission ? » répéta-t-elle comme si elle était certaine d'avoir mal entendu. « Qui t'as dis ça ? » Gabbie paraissait un tout petit peu sceptique. Après tout, personne ne l'avait contacté : ni Viveka, ni un autre professeur, concernant cette mission. Est-ce que seul Naruto était au courant ? Peut-être étais-ce parce qu'il était un peu comme un "fils adoptif" aux yeux de Lothar ?